244] Quand le matricule divise ... une initiative s'impose ?!
Port du matricule par les gendarmes: la gauche songe à lancer une initiative
Au grand dam de la gauche et d’ONG, la majorité du Grand Conseil s’apprête à refuser le port sur l’uniforme d’un numéro d’identification.
«Avec la majorité actuelle au Grand Conseil, le port du matricule ne sera jamais accepté. Je ne vois qu’une issue: le lancement d’une initiative populaire.» Bien qu’il y participe, le député socialiste Alberto Velasco ne croit guère aux chances de succès de la contre-offensive lancée hier par la gauche et trois organisations non gouvernementales: Amnesty International, la Ligue suisse des droits de l’homme et l’Observatoire des pratiques policières.
Le projet de loi initial, qui sera traité vraisemblablement en juin par le parlement, a été déposé en août 2008. Il consiste simplement à préciser que les gendarmes portent sur leur uniforme un numéro de matricule clairement lisible. Sous l’impulsion de l’écologiste Mathilde Captyn, la proposition avait été signée par des élus de quatre partis: des Verts et des socialistes bien sûr, mais également des UDC et des libéraux.
Or, en Commission judiciaire et de la police, tous les partis de droite ont refusé cette mouture. Lui préférant une obligation d’indiquer verbalement son matricule lorsqu’un citoyen le demande au policier.
Ce qui, pour Mathilde Captyn, vide le projet de sa substance.Selon les partisans du port du matricule, ce revirement s’explique par un alignement de ces partis sur la position de l’Union du personnel du corps de police, qui a sèchement refusé le projet de loi, notamment pour des problèmes de sécurité.
«La police a des alliés puissants au sein du Grand Conseil, dénonce Louca Lerch, de l’Observatoire des pratiques policières.
Il faudra effectivement réfléchir au lancement d’une initiative.» Avant d’en arriver là, les défenseurs du projet tentent le tout pour le tout. Amnesty International a ainsi écrit à tous les députés pour tenter de les convaincre, insistant entre autres sur le fait que le port du matricule ne pose aucun problème à Bâle ou à Lausanne.
Quant au conseiller d’Etat Laurent Moutinot, il confirme être favorable à la mesure. Il juge toutefois le moment peu opportun en raison des négociations en cours avec la police sur la grille salariale et les horaires.
Eric Budry
Lien : Le 13 mai 2009 : JT de 19h00 de la TSR " La question du matricule des policiers divise la classe politique " :
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500000&channel=info#program=26;vid=10694904
source : www.tdg.ch du 14.05.2009 par Eric Budry