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17 avril 2009

221] Curabilis : La Commission des travaux a débloqué les fonds ...

Future prison: l’architecte a été choisi en… 1971

Contrat | En râlant, la Commission des travaux débloque 109 millions pour Curabilis.

L’Etat doit respecter un contrat vieux de 38 ans. Agacement au Grand Conseil !

MARC MOULIN | 17.04.2009

C’est à une rondelette dépense que la Commission parlementaire des travaux vient de consentir. Le crédit de 108 847 000 francs pour la construction du Centre de détention psychiatrique Curabilis a passé la rampe la semaine dernière. Tous les commissaires ont accepté, sauf trois (deux radicaux et un MCG) qui se sont abstenus. Le crédit doit maintenant être présenté au plénum. L’absence d’opposition masque le scepticisme qui a habité de nombreux députés, même parmi ceux qui ont finalement voté oui. Personne ne conteste la nécessité de bâtir Curabilis: Genève s’y est engagé envers les autres cantons romands il y a plus de 40 ans! Mais la facture a fait froncer quelques sourcils.

Etonnement

Ce prix élevé a motivé la réticence des trois abstentionnistes. «On s’est aussi posé la question du gaspillage de terrain, vu la place que prend Curabilis, avec sa forme pavillonnaire, sur la parcelle de Champ-Dollon», note le radical Frédéric Hohl. «En début de législature, on parlait de priorité au logement; et je ne pensais pas qu’il s’agissait d’héberger des détenus», gronde son camarade de parti Louis Serex. Olivier Sauty (MCG) s’interroge sur l’attribution du mandat à René Koechlin, gagnant du concours d’architecture de 1971: «On est pieds et poings liés avec un engagement aussi ancien!»

Il n’est pas le seul à s’étonner. Mais le Département des constructions est formel: «Le mandat a été octroyé lors de la conception de Champ-Dollon, et même si on a pris du temps, le contrat de droit privé de l’époque est en force, sa résiliation entraînerait une indemnisation, argue Pierre-Alain Girard, secrétaire adjoint. Ce genre de cas ne sera plus possible à l’avenir. On s’est rendu compte qu’il faut attribuer les mandats pour des projets prêts à démarrer. Et depuis 1997, Genève est lié par l’accord intercantonal sur les marchés publics, qui prévoit des appels d’offres.»

Un avis de droit a été présenté pour convaincre les députés. Mais il a lui-même suscité du scepticisme. Rédigé par un avocat libéral, à la demande du département du libéral Mark Muller, il certifie l’attribution du projet à un architecte, libéral lui aussi.

Sans crier au complot, le Vert Damien Sidler résume l’humeur: «On a un peu l’impression que l’architecte, se sachant hors concurrence, s’est fait plaisir, d’où le prix. Reste que si on se passe de ses services, on perdra l’argent dévolu aux études. Et du temps. Or, il y a urgence.»

«Un besoin thérapeutique»

Le département souligne que la facture, même lourde, a reçu l’aval de Berne qui subventionne l’ouvrage. Quant à René Koechlin, il nie tout caprice: «Nous avons suivi la foule de directives qui précisent comment on doit bâtir un tel centre, explique l’architecte. La structure pavillonnaire est une norme internationale, liée à un besoin thérapeutique. Certains ont comparé nos coûts à ceux d’un EMS. Mais c’est aberrant: un EMS ne comporte ni atelier, ni salle de sport, ni parloir, ni mur d’enceinte ou autres mesures de sécurité!»

Le crédit ne couvre pas que les 62 places destinées aux criminels jugés atteints psychiquement, qui écopent d’une mesure plutôt que d’une peine. Il prévoit aussi 15 lits pour les détenus «normaux» qui entrent en crise et 15 autres pour la Pâquerette, centre de sociothérapie sis actuellement dans l’édifice principal de Champ-Dollon. Il finance en plus une nouvelle cuisine pour tout le complexe carcéral.

source : www.tdg.ch du 17 avril 2009 par Marc Moulin


CMU, 51 ans après!

Le périmètre de Champ-Dollon n’est pas le seul dans lequel l’Etat s’est lié à un bureau d’architecte en des temps reculés. Il y a un cas encore plus spectaculaire: celui du Centre médical universitaire (CMU) de Champel. C’est un concours d’architecture remontant à 1958 qui en confie la conduite à un atelier d’architecte, héritier du lauréat de l’époque. Maintes fois saucissonné et retardé, le projet verra le chantier de sa cinquième étape démarrer la semaine prochaine. «J’espère que le parlement votera rapidement l’enveloppe pour la sixième et dernière étape, déclare l’architecte François de Planta. On épargnerait ainsi une succession de nuisances aux voisins, on s’économiserait des équipements provisoires et on pourrait tout finir en 2016.»

La question du choix de l’architecte ne s’est pas posée davantage pour l’extension de l’Hôtel de police. «Ce cas est différent, l’autorisation de construire est en force depuis longtemps, mais a été gelée pour des raisons de budget», note Pierre-Alain Girard. Pour le Département des constructions, les futures extensions de Champ-Dollon seront libres de contrainte contractuelle, même si René Koechlin estime que la prison pour femmes, faisant partie du programme originel, devrait lui revenir. Mais le projet Femina n’est pas jugé prioritaire. «Je serai mort quand il se fera», rigole l’architecte, âgé de 76 ans.

source : www.tdg du 17.04.2009 par Marc Moulin

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