212] Plus de gardiens de prison pour toujours plus de détenus à Champ-Dollon

«Il faut plus de gardiens de prison à Champ-Dollon»

Avocat et membre de l’association Vivre sans barreaux, Olivier Boillat s’oppose à revoir à la baisse les prestations des détenus.

Il sait qu’il n’a pas la baguette magique pour désengorger Champ-Dollon. Mais dans le cadre de son activité pour l’association Vivre sans barreaux, Me Olivier Boillat n’a eu de cesse de se battre en faveur des conditions de vie des détenus. A 45 ans, l’homme, qui s’apprête à entrer comme magistrat au Tribunal de la jeunesse, a peu goûté les récents propos de Constantin Franziskakis, directeur de la prison de Champ-Dollon, dans la Tribune de Genève de lundi.

Qu’y a-t-il d’inquiétant dans le fait de vouloir revoir les prestations de confort en prison?

Nous sommes préoccupés et inquiets qu’au motif de problèmes liés à la surpopulation carcérale, le directeur indique envisager de restreindre ce qui n’est déjà que le strict minimum des droits des personnes détenues. A savoir une sortie dans une cour de prison de soixante minutes et une douche par jour, pour vingt-trois heures restantes de confinement en cellule où les personnes sont entassées en raison du manque de places.

Alors que préconisez-vous?

Si le personnel en place n’est pas suffisant pour assurer ce strict minimum, il faut engager dès que possible des gardiens supplémentaires, fut-ce à temps partiel. Il faut toujours garder à l’esprit que Champ-Dollon est une prison préventive et donc que sa population est essentiellement composée de personnes qui n’ont pas encore été jugées et donc présumées innocentes. La privation de liberté est déjà suffisamment stigmatisante pour qu’il n’y ait pas à leur imposer des conditions de détention indignes d’un pays comme la Suisse.

Vous n’êtes donc pas favorable à la construction d’une prison?

Construire une prison est un oreiller de paresse afin d’éviter la réflexion. On évite de se demander, par exemple, pourquoi Genève recourt trop systématiquement à la détention préventive.

Fedele Mendicino

source : www.tdg.ch du 01.04.2009 par Fedele MENDICINO