Des motivations très diverses ont certainement été à l’origine de ce choix.
Cela dit, j’ai eu le sentiment, dans les jours qui ont précédé l’assemblée, que grandissait le souci des délégués de composer un duo qui offrirait une certaine diversité de personnalités. Or, Mark Muller et moi, en plus d’être des hommes, avons évidemment un profil politique qui se ressemble.
Ne pas apprécier les têtes qui dépassent est plutôt propre à la politique suisse en général. Dans une certaine mesure, Genève n’y échappe donc pas. Je n’ai toutefois pas l’impression que ce soit cela qui coince. Mark Muller, qui lui aussi n’avait jamais caché son envie du Conseil d’ Etat, avait été brillamment désigné candidat à l’élection par notre assemblée il y a quatre ans.
N’avez-vous pas envie d’aller chercher davantage d’appuis dans un autre parti?
Tout de même, cela ne va-t-il pas laisser des traces?
A 39 ans, vous avez pourtant du temps devant vous. Mais serezvous assez patient pour attendre une nouvelle occasion?
C’est bien pour cela que je dois me remettre en question. On ne peut être patient quand
Que ferez-vous dans le court terme?
«J’assume totalement la décision prise par l’assemblée des délégués»
OLIVIER JORNOT Ce que je ferai? Mais ce n’est pas comme si j’avais soudainement un grand vide devant moi. Je n’ai pas été abattu en plein vol.
J’ai un métier magnifique (ndlr: avocat) que j’adore et je reste député du Grand Conseil. Il me semble que ce n’est déjà pas si mal. on fait les choses avec tant de passion. Si je parvenais à poursuivre avec plus de distance, cela me donnerait davantage de chance de durer. Je n’ai évidemment rien décidé à propos de la suite de ma carrière politique.
D’un point de vue personnel, je vais devoir prendre un peu de recul. Je dois analyser la relation que j’ai avec la politique et les gens qui la font.
Ainsi que ma manière de la faire.
Ces dernières années, j’ai peut-être eu un engagement trop fort, trop fusionnel je dirais, avec mon travail politique. C’est une remise en cause assez profonde pour moi.
Non, pas du tout. Le Parti libéral est ma famille politique. Je n’ai aucune envie de m’en distancier.
Soyons clairs! J’assume totalement la décision prise par l’assemblée des délégués. Je ne peux me sentir bafoué. J’ai trop reçu de louanges sur la qualité de mon travail de député.