435] Caroline Gaillard la libérale qui concilie les jeunes avec la politique ...

Caroline Gaillard, la libérale qui fusionne la jeune droite genevoise

Portrait | La présidente des Jeunes libéraux, âgée de 27 ans, a favorisé le rapprochement avec les radicaux.

© Laurent Guiraud | Caroline Gaillard hier à Genève. La libérale mise sur la formation et le débat pour préparer les jeunes aux combats politiques.

FRÉDÉRIC JULLIARD | 23.01.2010

Depuis sa naissance, en mai 1982, et jusqu’à ses 25 ans, Caroline Gaillard ne connaissait rien, zéro, nada à la politique genevoise. «Je confondais le Grand Conseil et le Conseil d’Etat», avoue-t-elle.
Ça ne pouvait plus durer.
En 2007 donc, diplômée de l’Université en HEC et employée d’une régie immobilière, elle décide de s’inscrire dans un parti. Reste à choisir lequel. A droite, de toute évidence: «Je n’ai jamais été de gauche.» Ce sera le Parti libéral. «Cela correspondait à mes idées sur la liberté et la responsabilité individuelles, et à ma manière de voter.»

Moins de trois ans plus tard, que de chemin parcouru: présidente des Jeunes libéraux, Caroline Gaillard est collaboratrice scientifique du conseiller d’Etat Mark Muller au Département des constructions. Et surtout, elle a obtenu hier soir, aux côtés du radical Adrien Genecand, la fusion des associations de jeunes des deux partis, désormais baptisés Jeunes libéraux-radicaux.

«J’ai appris à défendre mes idées»

La découverte de la politique «a donné une autre dimension à ma vie, s’enthousiasme la jeune femme. Je rencontre énormément de gens de tous les milieux, j’ai appris à m’exprimer en public, à défendre mes idées… Cela permet de développer beaucoup de compétences.»
A la tête des Jeunes libéraux depuis décembre 2008, Caroline Gaillard mise sur la formation, les débats et les rencontres avec des personnalités pour préparer les adhérents à leurs futurs combats politiques. «J’aimerais que notre association permette à des jeunes de faire vraiment de la politique, pas seulement de se retrouver pour boire des verres. Et que l’association soit représentative de la société. Je ne crois pas à l’idée selon laquelle on est de droite si on a de l’argent et de gauche si on n’en a pas.»
La fusion libérale-radicale, que les «grands» rechignent à accomplir, les jeunes pousses de la droite genevoise l’ont menée à son terme. Reste à savoir si la voie choisie est la bonne. Peut-on vraiment unir deux «populations» aussi différentes que les radicaux et les libéraux sans désorienter une partie de l’électorat?
Ce doute, qui freine les ardeurs des anciens, n’effraie pas leurs cadets. «Il ne faut pas poser la question en termes de «1+1» et d’addition de votes, explique Caroline Gaillard. L’enjeu consiste à forcer les partis à se réinventer. On l’a vu aux dernières élections: les partis les plus «récents», les Verts et le MCG, parviennent mieux à s’adresser à la population. Nous devons donc recréer, imaginer une identité commune.»
Passionnée de ski au point de participer à des compétitions, Caroline Gaillard semble, dans la vie aussi, glisser sur les difficultés et éviter les obstacles. Vivant en couple, sans enfants, elle trouve tout à fait normal de cumuler un travail à plein temps, la gestion d’une section politique et l’investissement dans une fondation de lutte contre la leucémie, sans compter le sport, les voyages, les sorties… «Plein de gens font ça!» répond-elle quand on s’étonne d’un pareil emploi du temps. C’est possible. Mais peu d’entre eux mènent des fusions de partis trois ans après avoir découvert que la politique genevoise existait.

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Le questionnaire de Proust

Caroline Gaillard se prête au jeu des questions.
❚ Votre film préféré?
«2001, l’odyssée de l’espace».
❚ Vos écrivains favoris?
Proust, Gabriel García Márquez, Zola.
❚ Le style de musique que vous aimez?
Tous, mais en particulier ceux qui ont des racines afro-américaines: le jazz, le funk, le rap…
❚ La figure politique que vous admirez?
Winston Churchill.
❚ Votre endroit favori à Genève?
Le bord du lac.
❚ La qualité que vous appréciez le plus chez autrui?
L’honnêteté, la franchise.
❚ Le principal trait de votre caractère?
Mon dynamisme.
❚ Votre principal défaut?
Je fais beaucoup de choses à la fois, peut-être au risque de les faire mal. (FJ)

source : www.tdg.ch du 23.01.2010 par Frédéric Julliard