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11 décembre 2009

381] Longchamp s'en va en train ... et Genève se porte bien !

François Longchamp: «Genève a rendez-vous avec son destin»

Interview | Président du Conseil d’Etat, François Longchamp, s’est rendu à Berne pour une opération séduction. Pour le radical, la législature doit permettre à Genève d’adapter ses infrastructures à sa dimension. Le magistrat estime que les problèmes de la police seront réglés plus tôt que prévu.

© Keystone | François Longchamp célèbre l’Escalade à Berne. De gauche à droite: Pascale Bruderer, Francois Longchamp, Erika Forster et Anja Wyden, la nouvelle chancelière d’Etat.

MARC BRETTON | 11.12.2009 | 00:00

C’est au son des fifres et tambours de la compagnie de 1602 que le président du Conseil d’Etat François Longchamp est allé hier briser la marmite de l’Escalade au Palais fédéral. Objectif: «Marquer l’attachement de Genève à la Suisse, et exister là où d’importantes politiques se décident.» Nous avons saisi l’occasion de ce voyage pour interroger le radical.

François Longchamp, quelle tonalité voulez-vous donner à la législature qui s’ouvre?

Après la consolidation, l’heure est venue de la conquête. Nous allons profiter de notre marge de manœuvre retrouvée pour lancer des investissements concrets et réalisables rapidement, comme la 3e voie CFF, le CEVA, l’aile Est de l’aéroport et les lignes de tram. Aujourd’hui, Genève doit assumer sa dimension. Mon travail consiste à créer une dynamique qui sera concrétisée par le programme de législature que nous rendrons public d’ici à juin. Nous devons aussi nous montrer proactifs et sensibiliser les citoyens à l’importance de la Genève internationale, aux enjeux de la finance internationale. Si Genève a dit non à l’initiative sur les minarets, c’est parce que le gouvernement, les partis et la société civile ont montré combien cette interdiction serait négative pour notre destin international.

D’où vient alors l’impression qu’il n’y a pas le même élan aujourd’hui qu’il y a quatre ans?

A vous de me le dire, car de mon côté, ce n’est pas du tout ce que j’entends! D’éternels mécontents font des critiques sur les personnes, mais le souffle est là: Genève a rendez-vous avec son destin! Nous avons la possibilité de réaliser nos ambitions. Mais chacun doit faire son bout de chemin.

On peut tout faire avec 11 milliards de francs de dette?

Nous avons les moyens d’investir et de réduire la dette en restant modestes sur nos dépenses courantes. Genève a beaucoup de chance: notre PNB cantonal atteint 43 milliards et nous sommes probablement une des seules régions à créer des emplois au premier semestre 2009 alors que la crise frappe partout ailleurs.

Il y a quatre ans, le Conseil d’Etat avait profondément remanié les services en attribuant les départements. Pas aujourd’hui. Ne croyez-vous plus aux grands changements?

Ce n’était pas nécessaire. Nous avons voulu modifier les contours du Département du territoire, car de l’aveu même de Robert Cramer, la séparation de l’Aménagement des Constructions était une erreur. Mais on ne doit pas figer la composition des départements à tout jamais. Imaginez ce que ce serait si nous avions les structures des années 60…

Vous avez confié la police à une nouvelle élue. Un risque ou une solution de facilité?

Avoir un nouvel élu à la police est une tradition genevoise. En cent ans, seul Laurent Moutinot était un sortant. Et puis, il y a quatre ans, quand j’ai repris ce que des journalistes appelaient le département des m… et quand David Hiler reprenait les Finances, nous étions des nouveaux! Isabel Rochat est certes peu connue, mais elle a les qualités pour réussir.

Vous qui êtes le mieux élu à droite, pourquoi ne pas avoir repris le poste?

Présider le Conseil d’Etat la première année de législature demande un investissement très lourd. Qui plus est, l’année où Genève se dote d’une nouvelle chancelière. J’aurai en plus la responsabilité de défendre les intérêts du canton dans le procès BCGe. Reprendre, en plus, un nouveau département aurait été irresponsable.

Par ailleurs, concentrer dans les mains du même parti la police municipale (Maudet), cantonale, la prison et la justice m’a paru aussi peu approprié. D’ailleurs, je suis sûr que les problèmes de la police seront réglés plus vite qu’on le pense: il y a à la police un problème d’état d’esprit, d’effectifs, de ressources humaines, de management. Isabel Rochat a la volonté d’agir: elle va réussir.

Un exemple de risque: Isabel Rochat à peine arrivée se sépare de Bernard Gut, son secrétaire général. Le Conseil d’Etat était-il au courant?

Ces éléments ont effectivement été discutés. Isabel Rochat a repris l’Environnement et les SIG. Elle a signalé sa volonté de réorganiser son département en conséquence. C’était sa volonté la plus légitime. Bernard Gut n’est pas en cause: il garde toute la confiance du Conseil d’Etat, qui l’estime à la fois pour ses compétences et sa loyauté.

L’Environnement a été arraché aux Verts, comme l’Aménagement et les SIG. Vu la faible majorité de droite au parlement, était-il judicieux de les affaiblir?

Les Verts ne sont pas propriétaires de l’environnement. Il fallait revoir la composition du DT, qui a eu d’importants problèmes de gouvernance. Par ailleurs, la mobilité sera l’un des dossiers majeurs de la législature, une partie de la droite la revendiquait aussi. Les Verts ont les Finances et la mobilité: on peut difficilement parler d’affaiblissement.


«2500 logements par an, c’est possible»

ll y a trois majorités possibles au Grand Conseil: l’Entente et l’UDC, l’Entente et les Verts, le MCG, le PS et les Verts. Votre préférence?

Nous nous appuierons sur ceux qui veulent avancer. Aujourd’hui certains partis sont dans l’agitation stérile, d’autres ont «le cul entre deux chaises». Mais on peut compter sur ceux qui veulent avancer: et qui ont soutenu la réforme de la loi sur le chômage, sur la baisse d’impôt ou le CEVA.

Nous travaillerons pour avoir un large soutien.

Le CEVA passe à 61%, mais le MCG double ses sièges. Ce n’est pas contradictoire?

Le vote MCG est dû à plusieurs facteurs. Ce ne sont pas les mêmes à Vernier qu’à Vandoeuvres! Gérer la problématique des transports et du trafic pendulaire est une première réponse. Et pour ceux qui ont le sentiment d’être délaissés, nous mettrons en place une politique de la Ville, qui réaffirme dans les quartiers en souffrance la présence du service public. Lors de son prochain séminaire, le Conseil d’Etat va réfléchir aux moyens de faire converger les politiques en matière d’éducation, d’emploi et d’économie dans ces secteurs. Ainsi, le Palais de justice, qui est à l’étroit en Vieille-Ville, pourrait parfaitement emménager dans un quartier où sa présence symbolique serait plus utile…

Le discours de Saint-Pierre a des objectifs étonnants: construire 2500 logements par an, alors qu’on arrive péniblement au-dessus de 1000. Est-ce crédible?

Il y a là une responsabilité revendiquée et confiée à un des nôtres, qui l’a demandée, de construire 2500 logements par an. C’est possible. On vérifiera dans quatre ans. On verra si nous avons réussi ou pas. Il y a quatre ans, on doutait aussi de la possibilité de réduire de 25% la durée moyenne du chômage et cela a été fait.

Genève va-t-elle faire un geste dans le cadre de l’affaire Kadhafi?

Beaucoup de gens se sont exprimés à tort et à travers sur cette question qui est un problème diplomatique. Le silence de Genève doit être interprété comme un soutien au travail de nos diplomates.

source : www.tdg.ch du 11.12.2009 par Marc Bretton

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