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Blog sur l'actualité d'Olivier Jornot
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21 février 2009

174] "Après les Roms, la droite s'en prend aux jeunes"

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PHILIPPE BACH   

GRAND CONSEIL - Des mesures d'éloignement pourront être signifiées à des groupes jugés à problèmes, par exemple les dealers. Mais pas seulement eux.

Encore des mesures d'éloignement. Le Grand Conseil a voté hier soir un projet de loi libéral qualifié de «liberticide» par la gauche et de «nécessaire et conforme au principe de proportionnalité» par la droite représentée par la rapporteuse de majorité, la libérale Nathalie Fontanet. En clair, la majorité bourgeoise a introduit dans la loi sur la police des mesures d'éloignement pour des personnes posant problème. Une telle disposition existe d'ores et déjà, mais uniquement pour des étrangers. En son temps, elle avait été mise en oeuvre sur la demande la magistrate Micheline Spoerri pour lutter contre le trafic de drogue.
La loi votée hier soir va plus loin. Elle concerne toute personne ou groupe de personnes qui participe à un rassemblement qui «menace l'ordre ou la sécurité publique». Il sera possible de lui signifier une interdiction d'un périmètre donné pour une durée pouvant aller de 24 heures à trois mois. Ceci sans qu'un délit concret ne lui soit reproché.
Selon les propos du député Olivier Jornot, il s'agit des groupes de jeunes qui traînent dans les préaux, dans les parcs, ou aux arrêts du bus. «Dans nos préaux, nous voulons voir des gamins, pas de botellóns.»


Les mendiants visés

D'autres dispositions sont plus vagues. Une mesure d'éloignement pourra être signifiée à toute personne «qui importune sérieusement un tiers ou empêche sans motif l'usage normal du domaine public». Le socialiste Alberto Velasco y a vu une menace pour les libertés publiques: «Vous verrez, il sera possible d'interdire des manifestations avec ces dispositions.»
Deux autres articles s'en prennent aux mendiants et au trafic de drogue. Olivier Jornot a relevé le caractère modéré, à ses yeux, de ces mesures qui s'inscrivent dans un cadre légal clair: il sera possible de recourir contre une mesure d'éloignement et celle-ci ne peut être décidée que par un officier de police.

«Législation incantatoire»

En face, le Vert Pierre Losio a parlé de «législation incantatoire». Pour lui, son seul effet sera de repousser le problème d'un quartier à l'autre. Un avis partagé par le magistrat Laurent Moutinot qui parle «au mieux d'une loi placebo qui n'aura aucun effet, au pire d'un risque pour les libertés publiques». Et d'appeler au rejet de cette loi.
Las, à l'arrivée, cette dernière a été votée selon le clivage droite-gauche par 51 voix contre 29 (et une abstention de l'UDC).


Le Grand Conseil a encore:


- renvoyé en commission un projet de loi qui prenait l'eau de toute part. Le conseiller d'Etat en charge de la Ssolidarité et de l'emploi, François Longchamp, aimerait en effet sortir le parc immobilier aux mains de l'Hospice général pour le verser dans une fondation ad hoc. Le but est de recentrer l'action de l'institution sur son rôle central, à savoir servir les prestations sociales aux plus démunis. Libéraux, radicaux et udécistes ne l'ont pas entendu de cette oreille. Ils y voient le prélude d'une idée chère aux socialistes: l'incorporation de l'Hospice général dans le giron de l'Etat. Le projet a été sauvé du naufrage par un opportun retour en commission obtenu avec les voix de la gauche, du PDC de quelques radicaux et abstentions à droite.
- très longuement débattu d'une subvention annuelle de 205 000 francs à l'association Pro mente sana. Libéraux, radicaux et udécistes ont trouvé toute une série de raisons pour critiquer ce versement. Avec notamment pour reproche le fait que cette association soit intervenue dans des débats politiques (notamment lors de la campagne de votation sur l'assurance invalidité). En l'occurrence, la Cour des comptes a estimé qu'elle était parfaitement dans son rôle dans cette affaire. Les partis bourgeois voient également dans cette association un nid de socialistes, voire de gauchistes. Enfin, ils ont déploré le fait que le canton subventionne une association qui rend également des services à des usagers dans d'autres cantons. A l'arrivée, la subvention a été votée – la droite dure a tenté d'arracher une baisse de 25 000 francs – avec les voix de la gauche, du PDC et du MCG.
- chipoté pour le versement d'une série de subventions à des associations de défense des femmes. Là, l'opposition est venue des seuls libéraux et udécistes. «On verra si vous êtes aussi regardant lorsque nous examinerons le dossier du stade de la Praille, où on nous demande 8 millions de francs et où le montage financier est assez croquignolet», a ironisé le Vert Pierre Losio. I

source : www.lecourrier du 20.02.2009 par Philippe Bach

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