137] Les Libéraux ne veulent pas interdire le cumul des mandats

"C'est une vraie sottise "

Elue à Berne en 2003, la libérale Martine Brunschwig Graf a dirigé en même temps le Département des finances jusqu’en 2005. Comme son parti, elle s’oppose à la révision constitutionnelle. 

Pourquoi les libéraux ne veulent­ils pas interdire le cumul des mandats nationaux et cantonaux?

Interdire enlèverait un choix important aux citoyens. Lors­qu’un élu au Conseil d’ Etat se présente, ils ne sont pas trom­pés: ils tranchent en connais­sance de cause. De plus, un gouvernement peut avoir intérêt à déléguer un des siens à Berne. Cette Lex Cramer est une vraie sottise. Ce n’est pas ainsi qu’on résout des problèmes!

Exercer un double mandat est-il pratiquement gérable? 

Pour deux ans seulement, je n’ai pas rencontré de difficultés insurmontables. Ma priorité allait naturellement à mes fonctions exécutives. A Berne, je n’ai donc pris qu’une com­mission dont je connaissais les dossiers par coeur. Ensuite, au National, il est possible de travailler lors des séances plé­nières ou de s’absenter, car il y a plus de 200 membres.

Les séances ayant lieu très souvent le matin, je rentrais à Genève l’après-midi, puis je revenais à Berne le soir. Aux Etats, l’exercice est plus difficile: les élus sont moins nombreux et ont davantage de commis­sions.

Qu’est-ce qu’un double mandat apporte au canton?

Un membre d’un Exécutif cantonal participe à des confé­rences intercantonales spéciali­sées qui préparent un certain nombre de réformes. Dans mon cas, j’ai pris part à la mise en place des Hautes Ecoles spécia­lisées (HES). Ces sujets sont souvent redis­cutés à Berne. En y étant, on peut donc peser sur les débats et défendre des amendements de manière crédible. L’abolition du double mandat obligerait un conseiller d’ Etat à démissionner du gouvernement ou à attendre deux ans avant d’être élu à Berne. Cela provoquerait inévi­tablement une perte de contact.

(MBn)

source : www.tdg.ch du 12.01.2009 par MBn