15 novembre 2008
92] "Oui, mais c'est un gentleman ! " ...
ÉRIC BUDRY
Eric Leyvraz. «Mon épouse est Péruvienne, j’ai un beau-fils congolais, deux adorables petites-filles café au lait, une cousine italienne…»(PIERRE ABENSUR) source : www.tdg.ch du 15.11.2008 "L'UDC raciste et xénophobe? Ça me fait toujours rigoler quand j’entends cela. Mon épouse est Péruvienne, j’ai un beau-fils congolais, deux adorables petites-filles café au lait, une cousine italienne…» Eric Leyvraz est fier de sa famille cosmopolite, comme il l’est des vins qu’il produit (surtout le pinot noir) et du combat de son parti pour l’indépendance de la Suisse.Personnalité appréciée de ses collègues députés, le patron du Domaine des Bossons, à Peissy, sur la commune de Satigny, a été élu ce jeudi président du Grand Conseil. Ce qui en fait de facto le premier citoyen du canton. Un honneur que cet homme de 61 ans accueille avec ce calme dont il semble ne jamais se départir. Tout comme il ne paraît jamais sortir sans son noeud papillon, une coquetterie vestimentaire qu’il assume parfaitement. «J’en ai plus de soixante à la maison, précise-t-il. Je trouve cela élégant et plus pratique que les cravates, que j’ai abandonnées il y a plus de vingt ans. Le noeud pap, c’est joyeux, léger. D’ailleurs, on ne peut pas se pendre avec un noeud pap.» So british, isn’t it? Ingénieur agronome de formation, Eric Leyvraz aurait tout aussi bien pu faire une carrière littéraire. Il a du reste obtenu une maturité latine au Collège Calvin, dont il se réjouit de fêter l’année prochaine le 450e anniversaire. «En 1959, j’ai servi les grands pour le 400e. J’attends avec impatience d’être servi en 2009», glisse-t-il ironiquement. S’il s’est finalement tourné vers une formation plus technique, c’était pour reprendre le domaine de son grand-père paternel, Albert Desbaillet. Ce pionnier fut le premier, en 1907, à commercialiser du vin de Genève en bouteille. Bon cep ne saurait mentir: Eric Leyvraz innovera en développant la culture biologique sur le domaine qu’il gère depuis 1972 avec son cousin. Il n’en reste pas moins un grand amateur de littérature, romanesque et scientifique, un amoureux de la poésie et surtout un passionné de l’opéra. «Dès l’âge de 6 ans, ça m’a fasciné. Collégien, j’attendais avec impatience les soldes chez Torre pour pouvoir m’offrir quelques disques.» Ses compositeurs préférés? «Verdi bien sûr, mais également Debussy. Sauf Pelléas, que je n’ai jamais réussi àapprécier.» Père de quatre enfants (trois adultes nés d’un premier mariage et une jeune adolescente), Eric Leyvraz est entré tard en politique. Ce n’est en effet qu’en 2005 qu’il a rejoint l’ UDC et s’est fait élire au parlement. Mais il a rapidement acquis l’estime de ses pairs au Grand Conseil. Toujours poli, le gentleman farmer a la réputation de respecter les personnes et les institutions. Ceux des bancs d’en face le jugent comme un UDC atypique. «Il a un côté vieille France, dira l’un d’eux. Un peu comme un libéral ancienne formule. C’est une personne profondément conservatrice. » Ses adversaires lui pardonnent car il a des manières et n’est jamais agressif. Tout en se demandant tout de même ce qu’il fait dans ce parti. Le président est-il donc sans défauts? Rassurez-vous, on lui en trouve: «Il semble faire partie de ces gens bien nés qui ne comprennent pas toujours pourquoi d’autres réussissent moins bien.» |
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