60] La grève des policiers perturbe Genève
La grève des policiers perturbe l'aéroport
Veren Ramoni.
Président du syndicat de la Police de la sécurité internationale.
(S. IUNCKER-GOMEZ)
Moins de présence policière à Cointrin, au CERN et aux abords des ambassades.
Les policiers mettent aussi la pédale douce sur les amendes.
Les actions de protestation
de la police déploient leurs premiers effets depuis le weekend dernier. Afin de protester contre le non-versement de la prime de 2500 francs pour leur travail durant l’ Euro 2008, les policiers font la grève des heures supplémentaires et des amendes. Ils collent cent fois moins de bûches que d’ordinaire comme le révèle 20 minutes qui a recensé trois contraventions entre samedi et dimanche dernier!
Hier, à l’occasion de l’inauguration du grand collisionneur de hadrons (LHC) au CERN, la présence policière était des plus discrètes. «On n’a pas pu assurer l’entier de l’encadrement prévu pour les personnalités, explique un syndicaliste. Des escortes ont été redimensionnées et des collègues en congé n’ont pas été rappelés.»
Une seule patrouille
A Cointrin, désormais seule une guérite est ouverte au contrôle des passeports. Les queues au départ y sont donc plus fréquentes. «Heureusement, c’est une période plutôt calme, note Philippe Roy, porte-parole de l’aéroport. De telles actions en décembre auraient certainement un autre impact. Là, on note simplement un certain ralentissement dû à ces actions syndicales.» Dans le hall de Cointrin, les hommes en uniforme se font plus rares qu’à l’accoutumée.
Ce n’est pas tout. D’ordinaire entre deux et trois patrouilles de la Police de la sécurité internationale (PSI) sillonnent chaque jour le quartier des ambassades. «Là, seule une patrouille fait ce travail», explique Veren Ramoni, président du syndicat de la PSI.
Une année d’heures supplémentaires
Lundi, les syndicats des forces de l’ordre rencontrent Laurent Moutinot, chef du Département des institutions, «afin d’exiger plus de reconnaissance des autorités». «Il faut que l’ Etat prenne conscience de notre situation», poursuit le syndicaliste de la PSI. Et de citer le cas d’un collègue qui après sept ans de service se retrouve, alors qu’il n’a que 30 ans, avec… une année d’heures supplémentaires. «Cela correspond à plus de 2000 heures de travail. S’il quitte aujourd’hui la police. l’ Etat devra lui payer un an de salaire!»
Fedele Mendicino
source : www.tdg.ch du 22.10.2008