43] Le Parlement baisse les impôts des entreprises
Le parlement baisse les impôts des entreprises
Olivier Jornot.
«On considérera qu’il s’agit d’un capital-retraite.»
(P. ABENSUR)
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Le canton concrétise le vote du peuple de février 2008.
Vingt-huit millions, c’est le montant estimé de la baisse d’impôts votée hier soir par le parlement. Qui en profitera? Les petites et moyennes entreprises, espère-t-on. Mais les petits patrons peuvent encore attendre un peu avant de sabler le champagne: comme toute modification fiscale, celle-ci sera soumise au peuple.
Ce qui est sûr, c’est que le Grand Conseil n’a pas traîné pour concrétiser la réforme de l’imposition des entreprises. Votée par les Suisses le 24 février, elle pourrait entrer en vigueur dès janvier 2009. Cette rapidité parlementaire inhabituelle a provoqué quelques sarcasmes du ministre des Finances David Hiler. Manifestement, l’écologiste aurait préféré que la réforme entre en vigueur en 2010. Comprenant onze points, la réforme est vaste. Elle veut soulager les PME en facilitant notamment le transfert d’une entreprise familiale. Elle propose aussi d’adoucir le traitement fiscal des patrons partant à la retraite. En cas de liquidation, le gain en capital résultant de la vente ne serait plus taxé comme un gain normal. «On considérera qu’il s’agit d’un capital-retraite », explique le rapporteur de majorité le libéral Olivier Jornot. Mais c’est un autre point qui pose problème. En ligne avec le projet fédéral, et la pratique qui se dessine dans d’autres cantons, la loi cantonale s’en prend à ce que la majorité appelle la «double imposition». De quoi s’agit-il? Aujourd’hui, une entreprise est taxée sur ses bénéfices. Mais lorsque ceux-ci sont ensuite versés aux actionnaires sous forme de dividendes, ils sont également taxés. «Injustice! Pillage!» estime Olivier Jornot, soutenu par l’ Entente et l’ UDC, qui souhaite qu’une partie des dividendes ne soit plus imposée. Alors que les Verts font une moue manquant nettement d’enthousiasme, le PS, emmené par Lydia Schneider Hausser, s’oppose à cette mesure. «Il n’y a pas double imposition», explique- t-elle. «Car il y a deux contribuables différents: d’abord l’entreprise, puis l’actionnaire.» Pour approfondir le sujet, mais en réalité pour gagner du temps car il préférerait une diminution de la dette à une baisse d’impôts, le MCG propose un renvoi en commission. Sans succès. Au vote, la baisse d’impôt est acceptée par 49 oui (Entente et UDC), 22 (non PS, MCG) et 14 abstentions (Verts).
Marc Bretton
source : www.tdg.ch du 11.10.2008 Marc Bretton