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30 avril 2009

228] Faut-il oui ou non abolir le jury populaire à Genève ?!

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                                            Catherine Focas

                                         Chronique judiciaire

Faut-il oui ou non abolir le jury populaire à Genève et s’aligner ainsi sur les autres cantons suisses? C’est la question à laquelle le peuple devra répondre le 17 mai. S’il accepte la modification constitutionnelle proposée par le Conseil d’Etat, le jury disparaîtra. S’il la refuse, l’institution survivra.

Le jury a fait son temps, disent ses détracteurs. Il est incompatible avec la nouvelle procédure pénale unifiée qui entrera en vigueur en Suisse dès 2011. Au moment où tout le pays s’harmonise, pourquoi le canton de Genève ferait-il bande à part? Il y a eu les chiens, il y a eu la fumée et maintenant le jury? Les partisans de cette institution, eux, soutiennent que le jury est compatible avec cette nouvelle procédure pénale, qu’il y a des aménagements à faire, mais qu’ils sont possibles. L’argument technocratique ne les convainc pas. Pour eux, il s’agit avant tout d’un choix politique, d’une vision de la société.

Alors, une justice avec ou sans citoyens? Avec, sans aucun doute. Pourquoi? Parce que les huis clos sont mortels. Qu’il s’agisse d’une famille, d’une entreprise ou du Palais de justice. L’air y devient rapidement irrespirable. Et le confort endort, même le magistrat le plus scrupuleux. Or, le juré, c’est l’autre. Celui qui ne sait pas, qui n’a ni l’habitude ni le bagage juridique. Mais qui, comme la semaine dernière en correctionnelle, apporte un regard différent. Cette femme, l’accusée, tente d’escroquer son assurance et verse du poison dans le café de son mari. Comment fonctionne-t-elle? Quel est le dénominateur commun entre ses actes? Y en a-t-il un? Le juré approfondit ce que le magistrat effleure.

Alors que, depuis des années, la Chambre d’accusation, organe qui décide de la prolongation ou non d’une détention préventive, fonctionne essentiellement à huis clos, que le Palais de justice paraît de plus en plus allergique au regard extérieur, il est inopportun de supprimer le jury, une conquête en matière de droits populaires, et de laisser ronronner un cénacle d’initiés. 

source :www.tdg.ch du 28.04.2009 par Catherine Focas


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