135] La baisse des impôts à Genève approche des 300 mio !
Quel sera le montant final des baisses d’impôts dont profiteront les contribuables genevois et quand exactement en profiteront- ils? Les paris sont ouverts. Pour l’heure, la Commission fiscale du Grand Conseil examine en parallèle le projet de loi déposé par le PDC, les radicaux et les libéraux en février 2008 et celui du Conseil d’ Etat. Le résultat commence à se dessiner: alors que le gouvernement n’envisageait l’été passé qu’une baisse de 150 millions, un montant gonflé cet automne à 247 millions, elle approche aujourd’hui des 300 millions!
On peut donc très bien le financer par une hausse d’impôts sur les hauts revenus.
Comme Michèle Künzler, le socialiste s’amuse un peu de voir l’ Entente réclamer des baisses qui vont augmenter le nombre de contribuables exonérés d’impôts à Genève. «Il me semblait que l’ Entente était contre, mais bon…»
On l’imagine, la réduction des rentrées fiscales de l’ Etat ne plaît guère aux socialistes: «Nous avons accepté l’amendement en faveur des familles», souligne le député PS Roger Deneys, mais le financement de ce geste n’est pas encore arrêté.
Socialistes méfiants
La commission pourrait grappiller une baisse d’impôts supplémentaire d’une vingtaine de millions. De même, l’entrée en vigueur des mesures reste incertaine. Elles pourraient s’étaler entre 2010 et 2011.
Pour la classe moyenne
Echo identique du PDC Guillaume Barazzone: «Depuis des années, les familles et la classe moyenne, qui sont matraquées par le fisc, attendent des baisses d’impôts allant audelà de celles proposées par le Conseil d’ Etat.» Il est encore difficile de savoir exactement à combien se montera la baisse d’impôts finale. Car divers points restent à étudier: les taux d’imposition, les déductions pour frais de garde, pour frais médicaux et d’autres pour les rentiers afin de compenser la fin du rabais fiscal dont ils bénéficient.
Hier, lors d’une réunion de la commission, l’ Entente a réussi à faire passer – et à l’unanimité s’il vous plaît – un amendement supplémentaire d’une trentaine de millions qui mettra du baume au coeur des familles. Il introduit une déduction fiscale de 10 000 francs par charge de famille, c’est-à-dire par enfant.
Si la mesure est confirmée lors du vote final, les familles monoparentales et les couples pourraient bénéficier d’une baisse d’impôts dépassant les 15% en moyenne… Naturellement, les discussions sont compliquées. «Tout est encore très mouvant. Beaucoup de détails sont encore à régler», avertit l’écologiste Michèle Künzler. Un exemple? Si un enfant peut-être considéré comme une charge de famille, comment faut-il traiter fiscalement les parents d’un jeune qui travaille à côté de sa formation et gagne 3000 francs par an?
Mais il en faut plus pour
gâcher la bonne humeur du libéral Alain Meylan: «Le canton va cesser de payer 300 millions par an en moyenne pour compenser les pertes de la Fondation de valorisation. Il est exclu que cet argent retourne dans le budget. Il doit aller aux citoyens.»
Aide accrue aux familles