C'est à Genève que radicaux et libéraux divergent le plus
FUSION. Une étude du politologue Andreas Ladner documente les convergences et les différences entre les deux familles politiques qui ont planifié leur fusion.
Denis Masmejan Vendredi 31 octobre 2008
Les positions des radicaux et des libéraux sont très proches, mais des différences notables peuvent subsister ponctuellement dans les cantons, à Genève surtout, où les deux partis sont encore en concurrence. Au moment où les deux partis nationaux ont avalisé leur fusion - mais sur le plan cantonal, seuls les radicaux et libéraux neuchâtelois ne font plus qu'un désormais -, une étude du politologue Andreas Ladner compare les profils politiques des candidats des deux familles aux élections fédérales de l'automne 2007.
Professeur à l'Institut des hautes études en administration publique (Idheap), Andreas Ladner a utilisé les données fournies par Smartvote, plateforme interactive qui permet aux candidats de se situer grâce à un questionnaire standardisé, dont l'IDHEAP est désormais le partenaire scientifique.
La proximité des thèses défendues par les radicaux et les libéraux était une évidence sur de nombreux points, mais l'ampleur des convergences a «plutôt étonné» Andreas Ladner. De ce point de vue, la fusion des deux formations est placée «sous une bonne étoile»: l'étude fait ressortir clairement que les libéraux et les radicaux sont plus proches les uns des autres qu'ils ne le sont des autres partis de droite, PDC et UDC. L'étude note toutefois que ces similitudes dans les positions défendues ne disent encore rien des chances, à terme, d'un parti fusionné devant les électeurs.
L'écologie divise
Les différences des positionnements des candidats radicaux et libéraux sont en moyenne minimes lorsqu'elles sont mesurées sur l'ensemble de l'espace national. Elles sont plus sensibles en revanche lorsque la comparaison porte sur les cantons où les deux partis coexistent.
C'est à Genève que les identités paraissent le plus clairement distinctes. Dans ce canton, l'écologie est le thème où le clivage entre les deux camps est le plus marqué, les candidats radicaux étant très majoritairement favorables à un renforcement de la protection de l'environnement, sur fond de réchauffement climatique bien sûr, alors que leurs cousins libéraux y sont opposés dans une proportion assez exactement inverse.
Les libéraux genevois se montrent par ailleurs très largement acquis à une politique affirmée de défense de l'ordre public (73,5% d'avis favorables), alors que les radicaux du même canton se révèlent timides sur ce terrain (45,6%).
Libéraux et radicaux genevois se divisent également sur la politique migratoire. Dans l'un et l'autre camp, seule une minorité de candidats a déclaré souhaiter une politique plus restrictive, mais dans des proportions très différentes. Les radicaux n'étaient que 17,5% à préconiser un durcissement, contre presque 46% chez les libéraux.
Surprise pour Vaud
C'est à Neuchâtel que les convergences sont le plus abouties. Ce n'est sans doute pas un hasard, puisque la fusion des deux sections cantonales y est déjà effective. A l'automne 2007, une différence de 10 points de pourcentage séparait néanmoins les candidats de l'un et l'autre bord sur la question du renforcement de l'Etat social, les radicaux y étant moins défavorables que les libéraux.
D'autres résultats surprennent. Dans le canton de Vaud, les positions très semblables des radicaux et des libéraux sur la politique financière et la libéralisation de l'économie contredisent l'image souvent tranchée dont chacune des formations dispose dans l'électorat de l'autre. source : www.letemps.ch du 31.10.2008
par Denis Masmejan Vendredi 31 octobre 2008 |
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