72] Le premier Salon de la Finance à Genève !
Comment peut-on encore faire un Salon de la Finance à Genève ?
Crise
Au Salon romand de la finance: Christian Luscher, avocat et conseiller national, et Bénédict Hentsch, banquier privé. (DR)
C’est une première. Le Salon romand de la finance, consacré exclusivement aux produits financiers de haut vol, se tient actuellement à Genève. En pleine tempête.
ÉLISABETH ECKERT ET FABIEN KUHN
Messieurs, comment peut-on encore faire un salon dont le but est de promouvoir la finance et des produits structurés?
Christian Luscher: (rires) En fait, c’est sans doute le meilleur moment. Les gens ont précisément besoin d’informations, car ils sont désécurisés. En plus, ce salon a été programmé de longue date, bien avant la crise.
Bénédict Hentsch: Genève demeure l’une des capitales mondiales de la gestion de fortune. Il était donc normal que cette ville accueille un tel rendezvous. Nous débattons ici de la crise actuelle et des solutions qu’on peut y apporter. Dans ma pratique quotidienne, je constate en effet que les clients sont angoissés; il y a dès lors un grand besoin de les rassurer, de leur expliquer, avec psychologie, ce qui se passe. Sans que, par ailleurs, nous, les banquiers, ne détenions de boule de cristal.
Même son de cloche, un peu plus loin, au stand de la BCGE, auprès de Pierre Weiss, responsable de la clientèle institutionnelle.
M. Weiss, on ne voit ici que des banquiers ou des spécialistes de la finance…
Il est encore un peu tôt pour savoir quel public va finalement venir. Mais ce serait bien que le grand public se rende à un tel salon, car il peut y trouver des spécialistes qui peuvent les rassurer, leur expliquer ce que sont ces véhicules d’investissement. Ce rendez-vous est une nécessité en ces temps d’incertitudes, voire d’incompréhension.
Aujourd’hui, le Salon romand de la finance risque bien de faire le plein d’audience. Car, aux côtés de séminaires extrêmement pointus – dont celui intitulé «L’assemblage des produits structurés pour une corrélation basse et un rendement absolu», – on pourra y écouter une conférence (en anglais) de Richard Peach, vice-président de la Réserve fédérale américaine (Fed) et mégastar, outre-Atlantique, du fameux subprime. Il interviendra sur le thème: «Comprendre le marché hypothécaire américain et les récentes innovations qui ont conduit à la crise». C’est vrai, aujourd’hui encore, on voudrait bien comprendre.
Renseignements sur le site ➜ www.salonfinance.ch
www.tdg.ch Voir l’interview vidéo «Pourquoi un Salon de la finance maintenant?» avec Christian Luscher et Bénédict Hentsch
=> http://www.tdg.ch/videos-sons/salon-romand-finance
source : www.tdg.ch 30.10.2008 Elisabeth Eckert et Fabien Kuhn
Les travées
du Centre international de conférences Genève (CICG), près de la place des Nations, sont quelque peu parsemées. Une cinquantaine de stands – tenus par des banques, telles ABN Amro, Vontobel, Credit Suisse, la Banque Cantonale de Genève ou la Banque Cantonale Vaudoise, ainsi que par des courtiers de fonds – attendent patiemment l’investisseur averti. Le premier Salon romand de la finance, qui court sur les 29 et 30 octobre, fait ses premiers pas dans la tourmente.
Destiné avant tout aux professionnels de la finance, ce salon est venu à Genève, après dix années de succès de son grand frère, le salon FONDS’ à Zurich, pour parler fonds de placement, hedge funds et produits structurés, autant de véhicules d’investissement considérés désormais avec défiance par le grand public, puisqu’une partie des germes de la crise financière actuelle leur est imputée.
On interpelle dès lors l’avocat et conseiller national Christian Luscher ainsi que le banquier privé Bénédict Hentsch, qui sortent tout juste d’une table ronde, sur le thème «La valeur ajoutée de la place financière suisse».